Ann et Brian Birkinhead font escale à Soissons

Brian et Ann Birkinhead s’installent le plus loin possible des bruyants engins qui préparent les nouveaux emplacements des camping-cars – bizarre programmation de tels travaux, en effet, comme si l’on décidait de repeindre une salle de restaurant le soir du réveillon.

Qu’est-ce qui les a fait choisir Soissons, en rentrant de la Bourgogne vers la ville de Nottingham, dans le centre de l’Angleterre ? « C’est dans le guide. » Et ils aiment les campings municipaux. Ann est presque gênée de n’avoir qu’une raison si utilitaire pour être ici. Je la rassure : la localisation de la ville, parfaite pour une première ou dernière nuit en partant des pays du Nord ou en y rentrant, attire ainsi beaucoup de touristes.

Ils voyagent dans une Volkswagen Westphalia, camping car compact, d’où sort un filet de musique de violoncelle. Ils attirent mon attention sur cette « merveille de design ». Je vois qu’ils ont un œil pour l’excellence.

Ils prennent plaisir à converser, Ann avec le naturel d’une ancienne infirmière qui a fait carrière dans l’éducation pour la santé et a l’habitude de parler. Brian est moins loquace. Il a travaillé dans le domaine de l’identité graphique d’entreprise, en commençant chez le fabricant de cigarettes Players, établi à Nottingham au 19e siècle. « Son logo pour Players a été sur les voitures de Formule 1 » dit sa femme. Qu’est-ce qui l’a amené à devenir graphiste ? « Je savais dessiner à l’école, c’est tout. » Ils sont tous les deux à la retraite. Brian admet envisager de retourner à la peinture de sa jeunesse, mais ne rentre pas dans le détail.

Un sujet dont ils parlent avec lyrisme est la plongée sous-marine. Ann avait été dans une troupe de théâtre amateur, dont un membre lui a fait connaître ce sport. Ann et Brian l’ont pratiqué intensément. Ils sont allés souvent en Egypte, et ont même plongé à la Grande barrière de corail en Australie. « Merveilleux » selon Ann « Vous ne pouvez pas vous imaginer la beauté. » Les requins ? Ils ont nagé tranquillement au milieu d’eux.

Ils demandent conseil pour visiter Soissons. Ils aiment les musées et les églises, et je les enjoins à voir l’exposition Titus-Carmel. Ils se lamentent de ne pas être ici pour le concert de Mahler en août.

Leur choix de musique de fond au camping s’explique : leurs petits enfants sont remarquablement doués pour la musique. L’un joue le violoncelle, son frère le cor, dans un orchestre éminent de jeunes. Nous terminons la conversation dans cette fierté et ce bonheur grand-parentaux.

L’Union