C’est comme lire
un volume de la Pléiade, certain de ne rater aucun mot d’un auteur. Vincent
Dubois, titulaire de la cathédrale, a joué l’intégrale de la musique pour orgue
de César Franck, savamment ordonnancée entre deux concerts. La démarche a
démontré dans sa plénitude la capacité de Franck à moduler ses thèmes, les
faire émerger les uns des autres, à établir une cohérence autant qu’une
structure.
Pour l’occasion, des techniciens du Conservatoire de Reims avaient
installé un grand écran. Des caméras exploraient l’intérieur de l’orgue, ses
rangées complexes de tuyaux, et surtout filmaient le jeu de l’organiste.
Nous connaissions la musicalité de Vincent Dubois. L’écran révèle
l’exploit physique que demande un tel concert : mains, pieds, corps sont
engagés. Exploit de mémoire aussi : il joue les œuvres complètes sans
partition.
En passant derrière la façade, nous avons même vécu en gros plan une
panne, une touche restée coincée malgré les gestes de l’organiste pour la
relever.
La démarche,
d’un indéniable intérêt documentaire, nous admet à l’intimité de
l’interprétation. Les images peuvent aussi déconcentrer un auditeur. Rappelons
la fillette qui pouvait choisir entre la radio et la télévision. « La radio : les images sont
meilleures. »
L’Union
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