13/10/2010

Borderline : l’aliénable grâce


C’est évident : un spectacle de danse du Guetteur, compagnie en résidence à Soissons, n’allait pas mettre en scène des ballerines aériennes, entourées de bondissants jeunes hommes. Le propos de Luc Petton dans « Borderline » est autre : nous faire regarder différemment le corps humain, en le mettant par terre plus que dans l’air, et en le confrontant même à des animaux.
La grande porte de Saint Léger s’ouvre, un cheval nu entre seul, le bruit de ses sabots presque transgressif dans ce cadre. Trois danseuses le rejoignent. La complicité est émouvante : le cheval est leur partenaire. Ensuite, un passage de « La confidence des oiseaux » met ensemble une danseuse et une corneille. Les ailes et les bras se suivent, se confrontent. Dans chaque cas la chorégraphie, en rapprochant ou en opposant les gestes humains et animaux, donne un autre éclairage à la danse.
La compagnie Pernette, de Besançon, complète la soirée avec « Passages », chorégraphie d’une brillante originalité. Une sorte de savant fou joue avec deux corps passifs, les malaxe jusqu’au sadisme. Ils prennent vie, et à leur tour manipulent des peluches. Le malaise se dissipe dans l’humour.
On comprend que Luc Petton ait invité Nathalie Pernette. Tous les deux refusent à leurs danseurs les mouvements gracieux classiques, les met en difficulté et le fait voir – dans « Oscar » Petton les avait encombré de bâtons. « Je les embête » admet-il avec un sourire. C’est qu’en refusant les conventions du ballet cette approche révèle, paradoxalement, l’inaliénable grâce du genre humain.
L’Union





La partie équestre s’est jouée
aussi à Berzy-le-Sec
et à Septmonts. Ici
Aurore Castain-Aïn danse
avec le cheval.

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