Il y a des spectacles qui démarrent au
quart de tour, avec une telle énergie que le sens critique a du mal à la
rattraper.
Dans « Rosa la rouge » au
Mail, Claire Diterzi devient Rosa Luxemburg la militante marxiste et un témoin
de sa vie. Née en Pologne et assassinée en 1919 en Allemagne pendant la
répression des Spartakistes, Rosa Luxemburg luttait pour la « victoire
finale ». Elle s’opposait ainsi à l’indépendance polonaise, l’affaire de
bourgeois nationalistes, et même – il faut le faire ! – à la dictature du
prolétariat chère à Lénine, n’y voyant que celle d’une poignée de politiques.
Claire Ditzerzi nuance l’image de
révolutionnaire rigide qui l’entoure, par des chants poignants ou militants et
en lisant ses lettres brûlant d’amitié et de sensibilité. Sa voix
intransigeante porte parfaitement les idées et les arguments.
La mise en scène de Marcel di Fonzo Bo
est trépidante, tout en mouvement et avec des images et extraits de film – dont
une scène de « Spartacus » avec Kirk Douglas – projetés sur des
rideaux et même sur le décor et le corps des artistes. La force du spectacle ne
faillit pas un instant.
A la fin, Claire Diterzi a gardé un ton narquois
pour regretter le nombre de fauteuils vides. « Pas de voisins et amis à Soissons ?
Partout c’est complet, sauf ici. » Comme Rosa Luxemburg, elle pointe des
anomalies qui restent à résoudre.
L’Union
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