25/04/2011

L’Arlésienne de la cathédrale


Une fois par an, les plus disponibles des 78 adhérents de l’Association des amis des orgues de Soissons, réunis en assemblée générale, scrutent de près la situation de l’orgue, les possibilités, les difficultés. En fait, l’instrument est tellement au centre des débats qu’il mériterait bien d’être là pour donner son avis.
Il y a deux aspects à considérer. L’entretien d’un tel instrument est un souci permanent. Les deux titulaires, Vincent Dubois et Isabelle Fontaine, ont indiqué quelques anicroches. Il y a surtout le dysfonctionnement au récital Franck lorsque le public a vu en direct, sur grand écran, l’organiste tenter de relever une touche coincée. Des efforts se poursuivront pour assurer un entretien de qualité pour ce trésor.
Car – et c’est le second aspect des choses – le grand orgue Gonzalez de la cathédrale de Soissons est un atout de taille pour la ville. Il accompagne les offices religieux mais, plus que cela, les musiciens viennent de loin pour le jouer. Des intervenants, dont le maire Patrick Day, ont insisté sur sa valeur, même touristique. Aux journées du patrimoine, des centaines de visiteurs ont grimpé jusqu’à la tribune. L’annulation d’un concert de la musique de Duruflé a été longuement évoquée. Or ce compositeur appréciait tant l’instrument qu’il venait à Soissons faire ses enregistrements.
Il reste que les fidèles lui tournent le dos chaque dimanche. Les mélomanes voient les tuyaux, mais le cœur reste invisible. Décidément, on ne peut que penser à l’Arlésienne de Daudet.
L’Union

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