10/06/2011

La musique à l’envers à Saint Léger

Le nouveau chef d'orchestre Arie van Beek.
C’est comme si Soissons, sans rien construire, disposait d’une nouvelle salle de concert, à l’acoustique claire et généreuse. Un simple jonglage de chaises et d’estrade a transformé l’abbaye Saint Léger. Jusqu’ici les musiciens jouaient à la croisée, d’où le son ne sortait que bien brouillé. Pour une de leurs rares apparitions à Soissons, l’orchestre de Picardie a été installé devant la grande porte, face au public, alors que les marches devant la croisée servaient avantageusement de premières loges.
Cette configuration « à l’envers », envisagée depuis quelque temps selon Jean-Marie Chevallier du Mail, a été inaugurée pour ce concert.
L’ensemble amiénois, sous son nouveau chef néerlandais Arie van Beek, donne une lecture visionnaire de quatre œuvres. Après Jean-Chrétien Bach, dont la 2e symphonie ne se départit pas de la rigueur de son époque, le concerto pour hautbois de Richard Strauss se délecte des ravissements… straussiens. Le soliste Bernard Philippe a joué tout de suite un bis en réponse à l’enthousiasme du public. L’adagietto de la 5e de Mahler éveille comme à chaque coup sa mélancolie planante, et le concert se termine dans un bonheur tout mozartien avec la 5e symphonie de Schubert, qui pourtant s’y connaissait aussi en pâmoisons tonales et profondes tristesses.
L’Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.