Le jazz contemporain, tel que nous l’entendons à Soissons, semble parfois
vouloir mettre le public au défi de suivre les musiciens vers les frontières
des sonorités qu’ils tirent de leurs instruments. Cela peut être captivant ou
intimidant, mais les Soissonnais suivent généralement avec enthousiasme.
Le quintette DPZ a une autre approche, où le lyrisme prévaut, avec
seulement d’occasionnels spasmes fiévreux plutôt toniques. Pour débuter, le
guitariste paraît accorder son instrument, puis s’engage imperceptiblement dans
un solo entraînant, rejoint par les autres. Thomas de Pourquery joue un vieux
saxophone qui aurait pu voir le jour à St-Germain-des-Prés, et il intervient
avec des textes parlés dans lesquels les mots, qu’on ne distingue pas bien
derrière la musique, sont comme des notes de musique. Le tromboniste Daniel
Zimmermann fait chanter cet instrument plutôt rauque, offrant les passages les
plus séduisants du concert.
Nous n’étions qu’une trentaine à l’Arsenal. Peut-être que deux concerts
la même semaine est trop – surtout que « Cookin’ jazz » offrira un
buffet en supplément. Par ailleurs, les groupes invités par Pascal Bréchet ne
font guère de concessions à ceux qui seraient attachés aux formes plus
traditionnelles du jazz. Y’a-t-il un manque de diversité ?
Daniel Zimmermann au trombone. |
L’Union
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