13/03/2012

Jacques Weber célèbre la langue française


Les érudits dans la salle du Mail auront pu identifier tous les extraits qu’assemble Jacques Weber pour faire son spectacle « Eclats de vie ». D’autres auront reconnu quelques phrases et auteurs. Mais beaucoup de spectateurs ont sûrement fait abstraction des auteurs individuels, et se sont laisser emporter par le récit, avec toutes ses variations de contenu, de ton, de style, de vocabulaire. Un écolier grandit avec l’ambition de devenir acteur. Jacques Weber l’accompagne somptueusement. Il peut être intense ou léger, renversant ou émouvant. Parfois il cabotine, mais seulement pour ajouter au texte la dimension extravagante qu’il faut à ce moment-là.
Entre ses mains, « Le corbeau et le renard » devient une leçon de jeu d’acteur, à la fois fine analyse et démonstration démesurée.
Ce spectacle ouvrait avec splendeur le « Printemps des conteurs et des arts de la scène », dont le programme couvrira l’Aisne pour un mois, en une longue célébration de la langue française.
Jacques Weber ne fait rien d’autre, au fond, qu’inaugurer cette célébration. Les spectateurs qui remplissaient la salle l’ont entendu illustrer la richesse, l’élégance, la souplesse, la subtilité, les sonorités de leur langue, sa structure formelle qui contraste avec l’anglais, par exemple, mais qui accommode toutes les nuances de la communication. Jacques Weber est lyrique au sujet du trésor que constitue l’« e » muet. « I love you » annonce ce qu’il annonce ; « Je vous aime » se prolonge par cette fin de mot qui n’en est pas une, ouvrant la déclaration vers l’avenir.
Pour finir, pourtant, il a laissé la parole pour donner une « master-class » en arts de la scène : comment saluer son public, de long en large, de gauche à droite, allant jusqu’à feindre la surprise devant l’ovation.
L’Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.