12/05/2012

Don Vincent fait confiance à Dieu

En face de la cathédrale, et le vaste espace intérieur dont il a la charge, comme il a la cure des âmes qui y entrent, le nouveau curé répond aux questions, pleinement et avec entrain.
    Don Vincent est arrivé à Soissons en août 2011, avec deux jeunes prêtres et un diacre, dons Montfort, David et Nicolas, responsables de la cathédrale, l’église Saint-Waast et les paroisses qui en dépendent. Ils font partie de la « Communauté Saint-Martin » de prêtres qui, sans règle monastique, mènent cependant leur ministère en vie commune. L’ordre a été fondé en Italie, d’où le titre « don ».
    Vincent Clavery a été élevé à Paris, dans une famille catholique pratiquante, « un terreau favorable, disons ». La vocation ? « A dix ans, j’ai eu une conviction intérieure. » Le désir persiste, mais il pense aussi à une carrière… militaire, fait beaucoup de scoutisme, devient étudiant en droit. Enfin, une retraite apporte la réponse à la question « Je veux, ou Dieu veut ? » Un directeur de conscience conseille d’attendre un peu. Connaissant la Communauté par des amis scouts, il en parle à ses parents pour la première fois en août 1989 : « J’ai quelque chose à vous dire. »
    Il part à Gênes, est ordonné en 1996, passe six ans dans un sanctuaire normand et neuf dans une paroisse du Centre, avant Soissons. La « disponibilité », en effaçant le choix personnel, ouvre l’esprit à l’amour du prochain, quel qu’il soit.
    Qu’est pour lui la foi ? « Faire confiance à Dieu. » Don Vincent y voit ainsi plus un acte conscient qu’un mystère jouant à cache-cache avec les convictions.
    Abordons le port de la soutane, et la messe du matin chantée en latin, qui gênent certains. « La soutane est l’habit de notre ordre. Elle ne crée pas de distance, plutôt le contraire. Un soir, des jeunes fumant devant un café disaient ne pas savoir qu’il y avait « encore des prêtres à Soissons ». J’ai fini par manger une pizza avec eux. » Quant à la messe en latin, il raconte qu’un paroissien, ayant examiné la feuille d’office, grommela « Mais c’est le rituel Vatican II ! » et repartit aussitôt, son intégrisme déçu.
    Revenons dans la cathédrale. A 7 heures la lumière met le feu aux vitraux du chœur, et le chant grégorien, entendu dans la chapelle du transept sud, relie l’édifice à son long, long passé : après tout, le latin n’est-il pas la langue maternelle des cathédrales gothiques ?
L’Union

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