13/12/2012

Le Soissonnais après 1918 : une lente famine

L’idée prévaut que la victoire obtenue en 1918 a mis fin aux souffrances des populations civiles. Dans l’Aisne, les gens ont pu rentrer, et la reconstruction pouvait commencer. Vivre chez soi et en paix, que vouloir de plus ?
Mary Breckinridge, dans son uniforme
d’infirmière, pèse un bébé.
    Cependant, tout manquait : nourriture, soins médicaux, et logements. Mary Breckinridge, une des Américaines venues travailler avec Anne Morgan dans le Soissonnais, parlait même d’une « lente famine ».
    D’où vient cette méconnaissance de la situation ? L’histoire militaire est abondamment documentée, mais il existe peu d’informations sur la vie civile d’après-guerre. Le livre de Karen Polinger Foster et Monique Judas-Urschel « Au secours des enfants du Soissonnais », aide à combler cette lacune.
En faisant des recherches pour un précédent livre sur Tartiers, Karen Foster, universitaire américaine qui a une maison dans le village, a trouvé une référence à des lettres écrites par Mary Breckinridge dans les années 1919-21. Elle suit leur trace jusqu’à l’université de Kentucky, et tombe sur cinquante-sept lettres, racontant le travail des volontaires américaines qui s’occupaient de la santé des enfants et d’aide sociale autour de Soissons.
    Leur contenu intéressant surtout les lecteurs français, Karen Foster a demandé à Monique Judas de les traduire. La collaboration a même été telle qu’elles signent toutes deux le livre.
    Le livre contribue à l’histoire sociale de l’époque. Mais en plus, Mary a une bonne plume, et ses lettres foisonnent d’observations, de remarques émouvantes, drôles ou, parfois, acérées. Elle aime les gens qu’elle aide. Loin d’être des objets de pitié à secourir, les Soissonnais éveillent en Mary une admiration sans limite. « Ils sont merveilleux, ces paysans de l’Aisne ! »
L'Union

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