25/02/2014

Marilyn au Mail : La blondeur absolue

Le plateau de la grande salle était nu sur toute sa largeur, jusqu’à montrer l’interdiction de fumer peinte sur un mur des coulisses. Pour « Norma Jean », histoire de l’obscure et malheureuse enfant devenue la célèbre mais toujours malheureuse Marilyn Monroe, le metteur en scène John Arnold avait choisi de tout dégager. D’ailleurs, quelle scénographie pouvait rivaliser avec le décor des films : paquebot transatlantique, chutes du Niagara ?
     « Norma Jean » dure trois heures. Le premier acte détaille l’enfance de Norma Jean, sa mère qui devient folle, adoption, mariage forcé, premiers pas dans le cinéma. Enfin, une main gantée écarte le rideau de fond, et Marilyn apparaît, sa blancheur radieuse, sa blondeur absolue. Dans le second acte, les noms connus, Di Maggio, Miller, Kennedy, s’entrechoquent, et la pièce se termine la où elle avait commencée, par la mort de Marilyn.
    La pièce est adaptée d’un roman de Joyce Carol Oates, dont la force vient de son style, qui renonce aux feux d’artifice faciles. Sur scène, ses dialogues frisent le laborieux. Arnold a été formé au Théâtre du Soleil. Le spectateur dont l’attention s’égare peut se mettre à imaginer comment Ariane Mnouchkine s’y serait prise pour faire d’un malheur individuel une leçon de vie et de société, un éveil des consciences, dans une profusion de trouvailles théâtrales.
L'Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.