La séance scolaire de « Van Gogh autoportrait » dans la grande salle du Mail a commencé par un moment hallucinatoire, et fini par un incident qui révèle la vulnérabilité d’un spectacle de théâtre.
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Jean O’Cottrell fait son autoportrait de Vincent van Gogh sur la scène du Mail. |
Jean O’Cottrell a joué deux fois sa pièce, adaptée des lettres échangées entre Vincent et son frère Théo, et d’un texte d’Antonin Artaud. Au début, un homme assis, la tête dans les mains, se met à parler. Il lève la tête, et les spectateurs voient, sans artifice ni prothèse, Vincent van Gogh, tel qu’il se montre dans ses autoportraits sur toile. Le même visage sec, doux, fragile : cela dépasse le mimétisme. Il se confie à la salle, expose sa vie, ses souffrances, ses certitudes d’artiste. L’exploit est de donner du sens à la folie, d’y faire voir, non pas une fuite, mais un moyen de vivre, et de vivre l’art.
Pour finir, l’obscurité avale le plateau. Le comédien revient, reçoit les applaudissements, lève la main, et se plaint de
« ceux qui ne se sont pas arrêtés de parler ». Il est ferme :
« C’est insupportable ! » Un malaise s’installe.
Une pièce est une expérience vivante, partagée entre la scène et la salle comme ne l’est aucun spectacle enregistré, film, programme de télévision. Nous regardons, non pas un écran, mais un espace de vie. Jean O’Cottrell l’a rappelé à des spectateurs qui ne pensaient pas faire ainsi partie du spectacle.
L'Union
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