Les cathédrales se prêtent aux musiques à grande échelle
sonore, aux chœurs dont le chant inonde la nef, aux orgues qui font presque
vaciller les pierres. L’ensemble restreint « Damals und Heute » de
Cologne, dont le nom reflète son répertoire de musique d’autrefois et
d’aujourd’hui, a pris bien moins de place pour y jouer des œuvres de Bach et de
Haendel. Le contraste entre l’espace et le son fait regarder différemment l’un
et écouter différemment l’autre.
Le concert s’insère dans le Festival
des Cathédrales de Picardie, qui fait ainsi son saut annuel vers le Sud de la
Région.
Un concerto et un motet de Haendel
confirment une constante de sa musique : quelque soient la sonorité et
l’échelle, elle est somptueuse. La voix de la soliste, Claron McFadden, loin de
dominer l’accompagnement, en émerge, un instrument comme les autres, mais qui apporte
la parole en plus.
Haendel était précédé par une suite
et une cantate de Bach, multiformes, radieuses, dansantes. Beaucoup d’auditeurs
devaient danser là‑dessus dans leur tête. Tous les occupants de la cathédrale
n’avaient pas leur retenue : la petite fugue fluide dans l’ouverture de la
suite a dû servir de réveil‑soir pour une chauve‑souris, qui s’est laissé inspirer
un enchaînement extatique de pirouettes, de chassés et de piqués au‑dessus de
l’orchestre, sous la grande voûte romane.
L’Union
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