Il y a
vingt‑cinq ans, Lennon meurt. Il y a deux cents cinquante ans, Mozart naît. Chacun
dans son domaine laisse des morceaux de musique qui reviennent comme de vieux
amis connus à fond, et racontant chaque fois la même histoire, mais qui sont
établis en écho dans notre conscience musicale.
L’orchestre Ostinato, dirigé par Gaspard Brécourt, et
avec la soprano Aurélie Loilier, a présenté un programme de base en hommage à
Mozart, Exultate, la Petite Musique de Nuit, des airs d’opéra, dans la salle de
l’Arsenal.
Gaspard Brécourt et Aurélie Loilier |
Les musiciens italianisants de son époque pouvaient ricaner
de la simplicité germanique de Mozart, disant, comme plus tard les critiques de
Picasso : « Un enfant de cinq ans pourrait faire autant. »
La réponse est la même dans les deux cas : « Peut‑être, mais c’est
déjà fait. »
L’orchestre‑atelier Ostinato recrute des lauréats de
conservatoire, âgés de moins de vingt‑six ans. Ils reçoivent pendant un ou deux
ans, sous le même contrat de professionnalisation que décrochent les jeunes
maçons ou plombiers, une formation musicale. Ils ont une répétition toutes les
semaines à l’Opéra Comique de Paris, des classes avec des solistes de grands
orchestres, la possibilité d’explorer des styles et des interprétations
différents. Et ils jouent, dans les salles de concert et dans les fosses d’opéra.
D’où vient le nom ? Un « ostinato »
est un leitmotif, une figure qui revient constamment dans un morceau. Ce mot
italien veut dire « obstiné » et, selon Anne Maurel, l’administratrice,
reflète l’obstination avec laquelle l’orchestre reprend chaque année des
nouveaux et recommence.
Ce premier concert de leur saison amène jusqu’à Soissons les
nouvelles recrues, souriantes, rieuses pour certaines, jouer devant une salle
pleine, et sous la haute toiture qui nourrit si bien le son.
Des aventureux, même si le programme l’est moins. Ces
musiciens ont tout ce qu’il leur faut, dont la jeunesse. Il leur suffira
d’asseoir leur talent d’instrumentiste, de chanteur, l’approfondir, l’élargir.
Qu’ils s’obstinent, chacun et tous.
L’Union
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