Même détournée de sa fonction martiale pour en faire un espace dédié à la musique, la salle de l’Arsenal met son public dans un cadre qui réveille le souvenir des épreuves de l’histoire de la ville.
Il a pourtant suffi que le célèbre quatuor hongrois Takács (du nom du fondateur), en complicité avec le groupe folk Muzsikás (« musiciens itinérants » en hongrois), prenne ses instruments pour jouer la musique de Béla Bartók, et le dépaysement est entier.
Ce récital à Soissons, entre Séville la veille et Grenoble le lendemain, fait partie d’une tournée qui a demandé deux années d’organisation. La joie de tous les musiciens est évidente, leur plaisir à jouer ensemble rayonne sur les visages, et tant mieux si le public y prend du plaisir aussi.
Chaque partie du concert commence par un hommage au Maître : un bref chant, un instrument, enregistrés par Bartók lui-même sur des rouleaux de cire.
Les partenaires alternent leurs contributions, ou bien les combinent, par exemple pour le quatuor à cordes n° 4. La partition de Bartók est musclée, complexe, variant constamment son registre, créant une conversation à quatre, en une rafale d’inventions, tirant l’oreille à l’auditeur qui voudrait se laisser bercer. Muzsikás intervient entre les mouvements. La structure de leur musique est plus simple, ses rythmes, qui s’accélèrent jusqu’à la frénésie, plus soutenus, mais la source commune s’entend.
La démarche serait absurde avec d’autres compositeurs : imaginez des airs tyroliens qui, grincements de culotte de cuir en prime, interrompraient un morceau de Mozart. Mais Bartók plongeait profondément ses racines de compositeur dans la musique traditionnelle hongroise, et l’assemblage fait par les neuf musiciens embellit aussi bien la classique que la traditionnelle.
Vers la fin du concert, le public s’est laissé aller jusqu’à taper dans les mains, pour participer à la jubilation musicale.
Retrouvée dans sa loge, la chanteuse Márta Sebestyén ajoute un mini-récital pour illustrer les similarités entre les chansons hongroises et irlandaises. « Deux peuples qui affirment leur identité par la musique » conclut-t-elle.
Mais alors que la musique irlandaise peut être rapide, les Hongrois montrent souvent une urgence extrême, comme s’il fallait agir, rester en avant du risque d’être emportés par les déferlantes de l’histoire de l’Europe centrale.
L’Union
Il a pourtant suffi que le célèbre quatuor hongrois Takács (du nom du fondateur), en complicité avec le groupe folk Muzsikás (« musiciens itinérants » en hongrois), prenne ses instruments pour jouer la musique de Béla Bartók, et le dépaysement est entier.
Ce récital à Soissons, entre Séville la veille et Grenoble le lendemain, fait partie d’une tournée qui a demandé deux années d’organisation. La joie de tous les musiciens est évidente, leur plaisir à jouer ensemble rayonne sur les visages, et tant mieux si le public y prend du plaisir aussi.
Chaque partie du concert commence par un hommage au Maître : un bref chant, un instrument, enregistrés par Bartók lui-même sur des rouleaux de cire.
Les partenaires alternent leurs contributions, ou bien les combinent, par exemple pour le quatuor à cordes n° 4. La partition de Bartók est musclée, complexe, variant constamment son registre, créant une conversation à quatre, en une rafale d’inventions, tirant l’oreille à l’auditeur qui voudrait se laisser bercer. Muzsikás intervient entre les mouvements. La structure de leur musique est plus simple, ses rythmes, qui s’accélèrent jusqu’à la frénésie, plus soutenus, mais la source commune s’entend.
La démarche serait absurde avec d’autres compositeurs : imaginez des airs tyroliens qui, grincements de culotte de cuir en prime, interrompraient un morceau de Mozart. Mais Bartók plongeait profondément ses racines de compositeur dans la musique traditionnelle hongroise, et l’assemblage fait par les neuf musiciens embellit aussi bien la classique que la traditionnelle.
Vers la fin du concert, le public s’est laissé aller jusqu’à taper dans les mains, pour participer à la jubilation musicale.
Retrouvée dans sa loge, la chanteuse Márta Sebestyén ajoute un mini-récital pour illustrer les similarités entre les chansons hongroises et irlandaises. « Deux peuples qui affirment leur identité par la musique » conclut-t-elle.
Mais alors que la musique irlandaise peut être rapide, les Hongrois montrent souvent une urgence extrême, comme s’il fallait agir, rester en avant du risque d’être emportés par les déferlantes de l’histoire de l’Europe centrale.
L’Union
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