15/02/2006

La musique de chambre à l’Arsenal

Le phénomène devient familier. La salle de l’Arsenal apparaît brute de travaux, ses murs piqués par un marteau à panne, et les chevrons, liteaux et ardoises du toit apparents. Seul l’éclairage la réchauffe (littéralement aussi, car chacun des seize projecteurs vaut un kilowatt). Puis les musiciens entrent, prennent place avec leurs instruments, et le cadre ne se remarque plus que par la clarté de son acoustique.
    Trois membres de l’Orchestre philharmonique de Radio France ont présenté un programme de musique de Mozart, Schumann, Brahms et Franz Strauss (père de Richard, et compositeur d’œuvres pour le cor). Elisabeth Balmas est violoniste et altiste, Antoine Dreyfus corniste, et Rémi Français a remplacé la pianiste prévue.
    Ces trois musiciens s’annoncent « solistes ». Le jeu de chacun est brillant, mais sans l’enrichissement mutuel qui ne peut guère se créer sans la longue complicité d’une formation établie.
    Leur programme offre le plaisir inhabituel d’entendre un corniste jouer la musique de chambre, et les Märchenbilder de Schumann donnent l’occasion à un alto de dominer une partition, au lieu de devoir laisser la vedette au violon.
    Le point culminant du récital a été le trio en mi bémol majeur pour violon, cor et piano qu’inspire à Brahms une visite à la Forêt Noire.
    Comme l’a expliqué Elisabeth Balmas, le répertoire pour cette combinaison d’instruments n’est pas large, et en réponse aux applaudissements les trois musiciens ont rejoué la Finale spectaculaire de ce trio. C’est sur cette double portion du fervent romantisme allemand que la soirée s’est terminée.
L’Union

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