De g. à dr. les conteuses Christiane Guille, Francine Pérard, Margot Ponce et Simone Pannet.
Alors que de loin montaient les chants d’un concert donné par La Campanella dans l’église Saint Léger, quatre conteuses de l’association Conte et Raconte en Soissonnais ont fait participer le public du Grenier à la fête nationale du conte (voir l’Union du 6 juin), avec leurs « Contes d’ici, de partout, d’ailleurs ».
Tout le long de la soirée, elles ont fait visiter un pays où le surnaturel est ordinaire, où des animaux parlent et se transforment. Cela finit souvent bien, parfois mal, comme la princesse devenue grue cendrée, qui s’arrache les plumes pour faire un tissu merveilleux, et meurt éclaboussée de sang. Les contes pour adultes ne font pas de concession.
Un conte exige une attention qui est grignotée aujourd’hui par la multitude de media et d’imprimés disponibles. Son écoute interdit de feuilleter plusieurs livres à la fois, changer de chaîne trois fois à la minute, ou même s’endormir devant l’écran. La conteuse est là, maîtresse du temps, et on ne peut même pas zapper à une autre si l’attention flanche.
C’est un peu comme si l’on ressortait son vélo, après des années de voiture. C’est plus lent, et il faut plus d’effort. Mais en échange, tous les détails du chemin reprennent leur netteté, les couleurs s’intensifient, et l’arrivée au but est une réussite partagée avec le peloton.
Chaque conteuse a son style, sa façon de charmer le public. Rien n’est improvisé, mais rien n’est figé. « Apprendre par cœur un conte serait désastreux » explique Francine Pérard. Comme pour les encourager, l’environnement fournissait parfois des bruitages : les applaudissements au concert s’entendaient comme une averse de pluie sur le toit, et un oiseau a chanté obligeamment dehors à la fin d’un conte sur les oiseaux.
Après, les sources orales et écrites du programme ont été citées, pour placer l’événement dans son cadre. Conte et Raconte distrait, mais rattache le public à une tradition de tout sérieux.
Margot Ponce a détourné une fable de La Fontaine, dans laquelle une cigale fumeuse rencontre une fourmis non-fumeuse : « Vous avez fumé ? Eh bien, toussez maintenant ! »
D’ailleurs, enfermés dans la salle étouffante, nous étions un peu comme des fumeurs. Le plaisir nous rendait incapables de décrocher, d’aller chanter à pleins poumons avec les choristes. Non, nous préférions vider un carton entier d’histoires entre nous, sachant que le lendemain, comme les cheveux sentent après une soirée enfumée, notre imagination fleurerait encore le fabuleux.
L'Union
Tout le long de la soirée, elles ont fait visiter un pays où le surnaturel est ordinaire, où des animaux parlent et se transforment. Cela finit souvent bien, parfois mal, comme la princesse devenue grue cendrée, qui s’arrache les plumes pour faire un tissu merveilleux, et meurt éclaboussée de sang. Les contes pour adultes ne font pas de concession.
Un conte exige une attention qui est grignotée aujourd’hui par la multitude de media et d’imprimés disponibles. Son écoute interdit de feuilleter plusieurs livres à la fois, changer de chaîne trois fois à la minute, ou même s’endormir devant l’écran. La conteuse est là, maîtresse du temps, et on ne peut même pas zapper à une autre si l’attention flanche.
C’est un peu comme si l’on ressortait son vélo, après des années de voiture. C’est plus lent, et il faut plus d’effort. Mais en échange, tous les détails du chemin reprennent leur netteté, les couleurs s’intensifient, et l’arrivée au but est une réussite partagée avec le peloton.
Chaque conteuse a son style, sa façon de charmer le public. Rien n’est improvisé, mais rien n’est figé. « Apprendre par cœur un conte serait désastreux » explique Francine Pérard. Comme pour les encourager, l’environnement fournissait parfois des bruitages : les applaudissements au concert s’entendaient comme une averse de pluie sur le toit, et un oiseau a chanté obligeamment dehors à la fin d’un conte sur les oiseaux.
Après, les sources orales et écrites du programme ont été citées, pour placer l’événement dans son cadre. Conte et Raconte distrait, mais rattache le public à une tradition de tout sérieux.
Margot Ponce a détourné une fable de La Fontaine, dans laquelle une cigale fumeuse rencontre une fourmis non-fumeuse : « Vous avez fumé ? Eh bien, toussez maintenant ! »
D’ailleurs, enfermés dans la salle étouffante, nous étions un peu comme des fumeurs. Le plaisir nous rendait incapables de décrocher, d’aller chanter à pleins poumons avec les choristes. Non, nous préférions vider un carton entier d’histoires entre nous, sachant que le lendemain, comme les cheveux sentent après une soirée enfumée, notre imagination fleurerait encore le fabuleux.
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