19/08/2006

Rita Chaskelson: vingt fois dans le Soissonnais

Rita Chaskelson, qui habite près de Saint-Louis dans le Missouri, est venue une vingtaine de fois dans la vallée de la Crise, où elle a de la famille.
    Ses visites reflètent les étapes de sa vie : d'abord avec son frère, puis avec son mari ; ensuite, pendant de longues années, avec ses enfants ; cette fois elle laisse sa famille à la maison.
     L'année dernière, un autre cycle a commencé, lorsque sa fille Saskia est venue seule — d'ailleurs elle a été parmi les « Visiteurs de l'été » 2005.
    Elle aime notre région. «Je ne me lasse pas de la couleur de la pierre des maisons, des jolis paysages. » Elle est touchée par la cathédrale de Soissons, comme par les petites églises de campagne. Elle se réjouit du grand marché du samedi matin. Malgré son français hésitant, elle s'est fait des relations, qui attendent chaque fois sa venue.
    Rita est née aux Pays Bas. A onze ans, elle a vu une affiche sur laquelle un kinésithérapeute aidait un patient à remarcher. « C'est ce que je veux faire ! ».
    Après sa formation de base, elle s'est spécialisée aux Etats- Unis dans le traitement d'enfants, souvent lourdement handicapés. Les difficultés sont aggravées par la carence de la couverture sociale, surtout dans le milieu rural où elle travaille.
    C'est à Rotterdam que Rita a rencontré Ron Chaskelson, américain, professeur de métier mais qui y travaillait au noir. A leur mariage en 1983, ils ont décidé de s'installer dans le Missouri, dont Ron est natif. Il avait une vision : vivre de la terre. Sur la rivière Meramec, qui se jette dans le Mississippi, ils ont loué une ferme appartenant au Génie militaire. Elle devait disparaître avec la construction d'un barrage, mais le plan a été abandonné devant les protestations. Après de longues péripéties, ils ont pu l'acheter. Ron a créé une entreprise de fleurs coupées pour la ville de Saint-Louis. Le climat rude rend le travail ardu et les résultats incertains. « Mais nous n'avons jamais été intéressés par l'argent et les biens.»
Rita fait son marché à Soissons
    Ils ont deux enfants. Ezra étudie les relations internationales à Washington DC, et Saskia, encore au lycée, voudrait être chirurgienne. Chez eux les Chaskelson, même Ron, parlent néerlandais.
    En émigrant, Rita avait décidé de revenir, en Europe tous les ans voir sa famille. Elle n'est jamais devenue américaine. Et la politique étrangère américaine ? « Disons que je suis très, très attristée par le sort des Libanais. » Elle a du mal à dire plus.
    Ron est juif, et Rita, née dans une famille catholique, participe aux fêtes et cérémonies juives. Ils sont entourés d'un groupe de proches amis. Dans un pays si vaste, avec une population très mobile, les amis remplacent souvent le cercle familial, offrant l'affection, l'aide, le soutien sans faille.
    Visitant les petits villages et hameaux de la vallée de la Crise, Rita évoque les grands espaces de l'Amérique. Un voisin dans le Missouri, répondant à la question des limites de sa propriété, a dit « Tu vois cette forêt à l'horizon ? Nos terres vont un peu au-delà. »
l’Union

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