La salle
austère de l’Arsenal s’est mise en tenue de fête pour le Cabaret Mozart :
rideaux bleus, panneaux à étoiles dorées, confettis, même des bulles de savon
et, surtout, quatre mozartiens disposés à s’encanailler pour faire aimer
autrement sa musique.
Cette production Musilyre détourne Mozart, sa musique et
les paroles, sans jamais trahir ses lignes mélodiques, si simples, si subtiles.
Le résultat est une sorte de cabaret déjanté.
La soprano Sandrine Charpentier était constamment en phase
avec la démarche burlesque, alors que pour le ténor Christian Dassie, le
baryton Patrick Vilet, et Gérard Parmentier, homme-orchestre au piano
électronique, l’exubérance clownesque remplaçait parfois la finesse. De grands
moments de délire ont été une version swinguée de l’air de Papageno de la
« Flûte enchantée », un torrent de paroles ajoutées à l’ouverture des
« Noces de Figaro », et une version trash de l’air de la Comtesse du
même opéra, chanté par Vilet habillé en drag queen du Berlin des années trente.
Le numéro le plus irrésistible a été la « Petite
musique de nuit » arrangée, prétendument par Mozart lui-même, pour claquettes.
Le rythme endiablé a déclenché chez les artistes, et à leur plus grande
surprise, un numéro de danse. Les pieds trépignaient, les visages s’alarmaient.
Cette dérision généralisée a rendu d’autant plus éloquent
l’Andante en ut pour flûte, joué sans effet comique pendant un
faux tour de funambulisme, et rappelant que Mozart savait saisir, et mettre en musique,
toute la beauté du monde.
L’Union
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