Trésorière de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves de Soissons
depuis quatorze ans, bénévole à la bibliothèque de l’hôpital, active au café
œcuménique du Bon Coin, choriste à la Musarelle, cela peut sembler la panoplie
associative convenue pour une institutrice de maternelle en retraite. Mais les
racines de l’engagement d’Annie Moguiline plongent dans un passé qui n’a pas
toujours été facile à assumer.
Née à Laon, elle a un an quand ses parents instituteurs arrivent à
Soissons. Son père est directeur de l’Ecole du Tour de Ville. « Le
quartier du Bois de Sapin était difficile, mais mon père aimait s’occuper de
ces enfants. » Annie et sa sœur aînée vont à l’école des filles à côté.
Elle parle de son enfance. « J’ai perdu ma mère à sept ans. ».
Après des années de dépression, et de longues absences de la maison, sa mère s’est
suicidée. Une mort violente. Comment Annie a-t-elle réagi ? « Comme
elle était souvent loin, je m’étais habituée à ne pas la voir. » C’est
à l’adolescence, admet-elle, que la présence d’une mère lui a le plus manqué,
dans le face à face inévitable avec son père « affectueux, mais sévère ». Mais ce drame familial n’est jamais
devenu un secret de famille. Annie en parle directement.
Dans cette période difficile, Annie, de mère catholique et de père plutôt
anti-clérical, accompagne une cousine à un office protestant. Elle décide de se
convertir. « C’est plus direct et simple, sans mettre d’intermédiaire devant
Dieu. » La vie se réaffirme.
Son choix de devenir enseignante est « un peu familial ».
Après l’école normale, elle devient étudiante en allemand à Rouen. Une année de
professorat à Belleu puis, pour travailler avec de petits enfants, elle passe à
la maternelle. En 1970 elle arrive à St Waast, où elle reste jusqu’à ce qu’un
incident de santé la décide à prendre sa retraite.
Arrivée à la trentaine, elle épouse Pierre Moguiline, rencontré au
temple, converti lui aussi.
Lorsque l’aîné de leurs trois enfants arrive au collège, Annie adhère à
la FCPE, d’abord pour assister aux conseils de classe. Progressivement, elle
s’implique. Pourquoi faire partie d’une fédération de parents d’élèves ? « Pour
intervenir efficacement. » Un exemple : la fermeture de l’école
le samedi matin arrangerait plutôt l’administration et le corps enseignant,
alors que les parents voient, matin et soir, les effets d’une semaine sans
répit sur leurs enfants. La FCPE mène la campagne.
Pourquoi choisir la FCPE ? « Dite de gauche, elle
correspondait assez à ma sensibilité » dit Annie « même si
j’aime ceux qui, comme Jean-François Kahn dans Marianne, savent être
irrespectueux de tout, à gauche comme à droite. » Sa dernière fille
étant en Terminale, la fin de son action FCPE doit s’approcher. Mais les
engagés étant de moins en moins nombreux, le comité pourra-t-elle se passer de
sa trésorière ?
L’Union
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