14/03/2007

Murielle Poirrier : l’amitié, l’entraide – et un souffle d’air



Dans son arrière boutique de centre ville, Murielle Poirrier reçoit avec amabilité et un grand sourire. Parce qu’elle est commerçante ? Les choses sont plus complexes que cela.
Elle est née près de Lillers dans le Pas de Calais. Après un bac de comptabilité et secrétariat, elle est recrutée par son future mari Franck, agent d’assurances. Ils s’installent à Soissons, où elle trouve la société plus stratifiée que dans le Nord, moins chaleureux. « Je suis parmi les petits ici. »
Ils partent dans la Marne, et dans la foulée, Murielle suit la formation nécessaire pour porter le titre d’« agent général », comme son mari. Mais le monde des assurances les use. « On vient chez un assureur, pas pour le plaisir, mais pour négocier », sous le coup d’un accident, d’un incendie, d’autres malheurs. Franck et Murielle se mettent tant à la disposition des clients qu’un médecin les prévient : « Vous allez péter une soupape. » Tous deux ont des ennuis de santé en 1998. Depuis, Murielle souffre d’une maladie inflammatoire chronique, reste en permanence sous traitement, et guette des signes de dégénérescence. Une grande malade, alors ? « Je n’ai jamais accepté ma maladie » En en parlant, Murielle est à la fois triste et révoltée. « Je me bats. »
Ils abandonnent les assurances, se documentent et étudient pendant un an, et en 1999 Franck trouve un fond de commerce dans la rue Saint Martin. Il ouvre une boutique de thés et cafés et d’accessoires pour les préparer. « Les gens viennent maintenant chez nous pour se faire plaisir » remarque Murielle.
Occupée par leurs trois enfants et le travail, elle trouve tout de même le temps en 2002 de rejoindre le Ladies Circle 23, association dont la devise est « Amitié et entraide » : amies entre elles, entraide autour d’elles. C’est en 1936 en Angleterre que les épouses des hommes de la Table Ronde, fatiguées de leur sobriquet de « Tablettes », fondent le Ladies Circle. Le club de Soissons est le 23e en France, d’où son nom. Ses actions caritatives vont d’une récente campagne pour le Village d’enfants à Soissons à des opérations ciblées, telle l’achat d’un fauteuil roulant pour un enfant handicapé, d’un ordinateur pour une petite fille chargée de prothèses à qui seule l’informatique offrait une ouverture.
D’où viennent les fonds ? « Nous récupérons tout ce que nous pouvons, meubles, objets, et nous tenons un stand, par exemple, à la grande brocante de Vailly. » Le club périclite actuellement, faute d’adhérents. « Nous sommes quatre, dont trois actives. » Les Ladies cherchent des recrues qui auraient un peu de temps pour une amitié associative utile.
L’engagement de Murielle Poirrier fait partie de sa vie, lui permet d’aider les autres, et lui apporte un souffle d’air qui l’empêche de s’étouffer dans ses soucis quotidiens.
L’Union

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