Laurence Piret et Marc Douillet, membres de la Ligue des
Droits de l’Homme à Soissons, ont organisé l’événement, pour marquer la semaine
internationale contre le racisme. Le slam et les droits de l’homme ? Oui,
parce il donne la parole sans distinction d’âge, de couleur, de religion, ou
autres, à ceux qui la veulent, pour dire ce qu’ils veulent, mais en vers. La
liberté d’expression, le refus de la discrimination, du jugement littéraire
hautain, caractérisent le slam. Le poète américain Bob Holman définit le
phénomène comme « la démocratisation de la poésie ».
Le Havana café était bondé, jusqu’à déborder parfois sur
le trottoir. Les inscrits parmi les auditeurs attendaient, patiemment ou
timidement, une feuille pliée à la main, de voir sortir leur nom du bonnet de
laine. Le slam peut être un tournoi, avec des éliminatoires, mais ce premier
essai a été non-concurrentiel. Trois slammeurs, jeunes mais expérimentés, venus
de Paris enrichir l’événement, ont présenté des poèmes dans lesquels le vent de
dérision et d’indignation qui souffle dans les banlieues des grandes villes
devient beauté poétique, force de vie malgré tout.
Les poètes locaux étaient plus retenus, mais tous ont été applaudis
dans une ambiance de concert pop, laquelle, bien sûr, ne conviendrait guère aux
poèmes que le choc entre introspection et vocabulaire rend plus difficiles
d’accès.
Marie-José Geoffroy, présidente de la LDH, envisage de répéter
l’expérience, nourrissant ainsi la créativité et l’appréciation poétiques locales.
Quelques personnalités politiques, Patrick Day, Claire Le
Fléchet et Gilbert Collet, étaient là pour applaudir, mais sans prendre la
parole qui, à cette occasion, était réservée aux poètes.
L’Union
une salle comble
au Havana café.
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