Depuis 2006 et jusqu’en
2009, l’Ecole Galilée s’engage dans un projet d’école : « Maîtriser
la langue ». Il s’agit de la langue écrite, lue et parlée. C’est un
programme qui pouvait se limiter à une rigueur implacable d’orthographe, de
grammaire et de syntaxe. Mais ce serait compter sans la démarche générale de
cette école, déjà connue pour son respect des biorythmes des élèves, en
insistant, dans l’horaire quotidien, sur les périodes de plus grande réceptivité
des classes. Nathalie Kinet, la directrice, aime le nom de l’école.
« Galilée a changé la vision du monde, et j’aime penser que nous aussi,
nous la changeons ici. »
Les enfants avec leur institutrice Wanda Tordeux. |
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Pour la maîtrise de la langue, alors, les enseignants donnent une grande place
à la poésie. Une dissertation requiert une approche logique, de la suite dans
les idées, un sérieux dans la pensée. Un poème libère le poète de ces
exigences, en privilégiant l’imagination, en lui permettant de sautiller entre
les idées et les images. « La poésie transgresse les codes » explique
Nathalie Kinet. Mais autant que la prose elle permet un apprentissage de la
langue, souvent « entre les vers ».
« Le
printemps des poètes », programme national lancé par le Ministère de la
culture, a bien trouvé sa place dans ce contexte.
Parmi les activités, l’éditrice et typographe
Christine Brisset Le Mauve a animé des ateliers avec les élèves. Dans une salle
de classe, un groupe d’enfants des moyenne et grande sections maternelles a
crée ensemble un poème écrit au tableau : « J’aime les poèmes en
M, les souris en I, les corbeaux en O, les pigeons en ON, la rivière en
R. » La typographe se fait aider pour trouver les caractères
d’imprimerie dans une caisse. Un jeu ? En fait, les enfants cherchent, non
pas dans un alphabet mais en reconnaissant la forme des lettres. C’est une
initiation à la lecture. Ensuite, ils font la queue pour imprimer le texte sur
une presse. Leur poème devient un objet à emporter, une preuve de créativité –
et de maîtrise.
Dans
l’entrée de l’école, « l’arbre du printemps » est en cours d’installation. Elle s’y ajoute
aux trois des autres saisons, pour servir de support aux poèmes accrochés par
les élèves, les enseignants, les parents, les intervenants extérieurs. Une
forêt de paroles.
L'Union
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