Entre le conférencier et l’écran de
projection, la croix nue des protestants, au temple du boulevard Gambetta. A l’écran,
le logo d’Apple, un pomme. Simple graphisme multicolore pour faire penser à une marque d’ordinateurs ? Jérôme
Cottin, professeur à l’Institut catholique et à l’Institut protestant de
théologie (l’œcuménisme en un seul homme) y voit plus que cela.
Depuis le jardin d’Eden, la pomme
représente un interdit. Et quelqu’un a croqué dans celle-ci, comme Adam. L’acheteur
n’aurait-il pas le sentiment audacieux d’enfreindre une prohibition pour
accéder au savoir informatique ?
L’auteur de « Dieu et la pub »
vient dans le cadre des activités culturelles du temple.
Son discours sur les allusions
religieuses dans la publicité est illustré d’images chargées, parfois
sournoisement, de sens qu’il aide à déchiffrer.
C’est une démarche bien
protestante. Avant de croire, un protestant cherche à comprendre. L’homme étant
doué de raison, pourquoi sa foi ne serait pas un acte raisonnable, au lieu d’une
pâmoison devant le divin.
L’église catholique tend à
reprouver le recours commercial aux symboles sacrés, y voyant une nonchalance
envers les croyances, ou une provocation. Jérôme Cottin constate sans
condamner.
Il apprécie la créativité des
publicitaires, et voit une reconnaissance du pouvoir pérenne de la religion. « On
n’utilise pas le mythe d’Orphée pour vendre. » Plutôt de trahir, ces
allusions font une révérence aux croyances.
Selon Jérôme Cottin « le
propre d’un symbole est de signifier plus qu’il ne montre. » Une brochure
en triptyque s’ouvre sur une église grecque orthodoxe pour révéler, non pas son
intérieur, mais la cabine et le bar d’un paquebot de croisière. Le parados sert
à attirer le chaland.
Cette séance aura envoyé son
public dans les rues de Soissons, et devant leurs magazines, et télévisions,
plus apte à voir les messages enterrés derrière les images. Ils dépenseront
leurs sous pour satisfaire un besoin, matériel ou immatériel, sans croire qu’en
le faisant ils remplissent la mission divine sur Terre.
L’Union
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