Angeline Bouille et la détenue se regardent. |
Le texte déchirant de Michel Azama, qui reprend des
entretiens avec des femmes de la prison de Rennes, a été retrouvé par Angeline
Bouille. C’est elle qui dit tous les rôles, en faisant jouer une marionnette de
mousse grisâtre.
La question se pose toujours devant les marionnettes :
pourquoi ne pas prendre des acteurs, et rendre le jeu littéralement plus humain ?
Et la réponse ? Une actrice ne saurait guère assumer ce rôle d’une femme
jouet des circonstances, subissant son sort, exposée nue aux regards alors
qu’elle frise l’obésité, sans gêner les spectateurs, ou bien les éloigner par
une performance de star. Cette loque nous atteint directement par sa
vulnérabilité, son état d’objet. Comme son expressivité dans les mains de la
marionnettiste est absolue, il peut même venir une envie de réagir, lui montrer
de la compassion, lui prendre la main.
L’Union
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