Ceux qui s’attendaient à
une série de petits spectacles sympas auront compris, dès son début, que Voies
Off entend déranger.
Dans
leur « Cirque des Mirages » Yanowsky et Parker, chanteur et pianiste,
délogent tous les repères de la bienséance, de la foi, du confort d’esprit, dans
des chansons que la haute tenue du texte protège de la vulgarité ou de la
facilité. « Il n’y a pas de création sans transgression »
selon Yanowsky. Leurs chansons nous atteignent à un niveau ou nos repères
habituels ne fonctionnent plus, ou mal. Rien n’est constant : Yanowsky
regarde la salle avec candeur, puis devient Belzébuth, hurlant sa nature
diabolique. En faisant rire, ils minent encore les défenses du public.
Grand,
en mouvement perpétuel, ses deux mains participant à la performance, parfois en
duo, parfois en solo, Yanowsky bouscule toutes les parallèles. Nosferatu,
maître des cérémonies de « Cabaret », Brel : il les évoque, pour
les retourner ensuite comme un gant. L’éclairage allié à l’actualité font même
que, sur son long corps, Yanowsky semble par moments avoir posé la tête du
nouveau Président de la République !
Fred
Parker au piano, le regard impassible, caresse ou pilonne son clavier, ses
accompagnements toujours obsédants, comme s’il jouait à l’intérieur de nos
têtes.
Ce
spectacle renversant ne se prive pas de dire que la mort nous attend, parfois
impatiemment. Pour résumer les facettes sensuelles et sombres de ce cirque, il
suffirait d’écouter la fin d’une des chansons : « Je jouis… dans le
néant. »
L’Union
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