Lorsque le Cercle Musical
et la Musarelle donnent un concert, il ne s’agit pas d’un orchestre et d’une
chorale venus d’ailleurs, faisant un sans-faute, puis repartant en car. Les
musiciens du Cercle et les choristes de la Musarelle sortent de chez
nous : ce sont des parents, des amis, des visages connus, croisés au
marché, chez le dentiste, dans des associations.
Deux jeunes musiciens du Cercle se préparent. |
Ce
contexte familier brouille les frontières et rend le public plus complice que
critique. Plutôt que d’écouter une performance de professionnels, lisse comme
un CD dans un lecteur, les auditeurs voient et entendent la musique se faire
devant eux, avec ses élans, ses difficultés, ses pièges. Ils accompagnent chaque
œuvre de la première note aux applaudissements.
Le
concert à la cathédrale a commencé par la deuxième symphonie de Weber, œuvre
qui s’ébroue contre l’encadrement classique et ouvre la voie vers la liberté romantique.
Avec la messe de Sainte Cécile qui a suivi, c’est fait : Gounod peut exprimer
son tempérament religieux sans contrainte. Cette œuvre était davantage chez
elle que la symphonie : une église n’est pas un lieu neutre, et
l’acoustique de la cathédrale accueille et caresse la musique chorale. Orchestre
et chorale se sont renforcés en l’exécutant, remplissant les hauteurs de la
nef, là où les orgues sonnaient.
Le
public a réagi avec autant d’enthousiasme que s’il avait lui-même joué et
chanté. Le concert terminé, auditeurs et artistes se sont rejoints pour le
commenter. L’entente continue.
L’Union
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