L’artiste Irina Sergienko est russe. Cela explique-t-il cette première
impression, en entrant dans la salle des Arquebusiers, de visiter une exposition
de vêtements ecclésiastiques orthodoxes, aux broderies riches, aux couleurs opulentes ?
Puis les toiles se détaillent. Ce sont des images tout en mouvement – « Je
n’aime pas les choses statiques » dit Irina. Des pans de couleurs sont
traversés par un réseau de lignes noires ondulantes. Regardées de plus près
encore, ces lignes forment des personnages, liés ensemble, et qui dansent.
Irina, née à Rostov sur le Don, peint « depuis toujours ».
Elle y épouse un Français. Empêchés de travailler en Russie, ils s’installent
dans une grande maison à Trélou sur Marne avec leurs deux enfants. Elle peint,
expose, participe à des concours. Il y a un an et demi, son mari meurt dans des
circonstances tragiques. Après un passage à vide, son ardeur de peintre
reprend. « J’ai pu me reconstruite en peignant. »
L’exposition comprend une autre série d’éclatantes images peintes au
cours de ce printemps précoce 2007, des fleurs sources de lumière.
« Je veux peindre la joie » dit Irina. Il ne s’agit pas d’un
aveugle optimisme, plutôt d’un effort pour traduire en images flamboyantes
toute son expérience. Les danseurs filiformes célèbrent la vie vibrante, mais rappellent
autant les danses de la mort moyenâgeuses.
Les amateurs de peinture somptueuse
par ses couleurs et formes, émouvante par la vision qu’elle porte, pourront
voir ces tableaux, et leur peintre, aux Arquebusiers.
L’Union
La bordure de ce tableau illustre de vieux contes
russes.
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