Comme
« Frankenstein » écrit par Mary Shelley, « Le fantôme de
l’Opéra », roman populaire de Gaston Leroux, à contribué à la naissance
d’un personnage mythique : l’être à l’aspect de monstre, mais dont le
comportement ne devient monstrueux que sous le regard horrifié des autres. Ce
mythe a suscité d’innombrables adaptations :
films, comédies musicales, partitions. Même Babar l’aborde dans un court
métrage.
Le
Ballet théâtre atlantique du Canada, venu du Nouveau Brunswick et commençant sa
toute première tournée française à Soissons, propose un « Fantôme »
dansé en deux actes.
Le
ballet classique est un formidable vecteur d’une histoire romantique, dont le
corps sans parole traduit si bien les émotions : espoir et désespoir,
amour et haine. L’absence apparente d’effort rend tout poétique.
Le
fondateur et chorégraphe de la troupe, Igor Dobrovolskiy, formé à l’école
ukrainienne, a évité le côté hollywoodien de la comédie musicale. « J’ai
voulu faire une histoire plus profonde, plus philosophique » dit-il
après cette première française. En fait, l’imagination du public est irriguée
plutôt par les tourments du fantôme, qu’expriment de sinistres personnes sans
visage, le bonheur qu’il brise entre les jeunes amants, la violence de ses rapports
aux autres, et son trépas cauchemardesque. La chorégraphie est efficace, sans que
les corps ne s’illuminent dans une relation nouvelle à l’espace, comme cela
peut arriver.
Des
raisons budgétaires interdisent, nous le savons, un orchestre pour accompagner
un tel ballet. Néanmoins, le recours à une bande sonore pour reproduire la
musique de Poulenc a un prix : la triple interaction entre danseurs,
musiciens et spectateurs est impossible, et la partition n’est jamais qu’une
musique de fond.
L’Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.