Avant un concert de jazz il
vaut mieux arrêter son téléphone portable bien sûr, mais aussi la montre dans
la tête. Le propre du jazz est de prendre ses aises avec le temps. Le dernier
récital à la galérie Berlinval à Morsain a ménagé une grande plage de
convivialité avant le début. Le public est détendu, aimant deviser longuement
avec les amis et inconnus. Peu de petits jeunes : l’amateur, comme le bon
jazz, prend le temps de mûrir.
Tom McClung, autre grand pianiste. |
Kirk
Lightsey, pianiste parmi les grands, était annoncé, mais le retour d’un voyage
en Pologne l’avait retardé. Le new-yorkais Tom McClung, un grand aussi, venu
écouter son héros Kirk, s’est trouvé invité à assurer le premier set de la
soirée, avec Victor Lewis à la batterie, Santo Debriano contrebassiste, et
Adrien Varachaud, jeune saxophoniste.
S’ouvrir
au jazz c’est suivre les musiciens lorsqu’ils quittent le droit chemin du thème
pour gambader longuement dans les paysages autour. Chaque note paraît trouvée
dans l’instant, mais parfaitement juste, comme si une profonde réflexion
musicale précédait l’improvisation.
Kirk
Lightsey, arrivé à l’entracte, a posé ses valises pour se mettre aussitôt au piano.
Selon Richard Bréchet, maître des lieux, le deuxième set s’est prolongé par un
troisième, entre pianiste et bassiste, jusqu’aux toutes petites heures du matin
– « the wee small hours » du standard.
L’Union
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