Comme par un mauvais sortilège,
le spectacle « Boliloc » du marionnettiste Philippe Genty s’est tardivement
avéré trop gourmand en espace pour la grande salle du Mail, dont les coulisses manquent
notoirement de profondeur. Que faire ? Eh bien, par un coup de baguette remplacer
l’énorme machin par un spectacle miniature à deux comédiens et à vingt doigts.
« Zygmund Follies » a été hébergé dans la salle des fêtes,
transformée en théâtre à gradins.
Eric de Sarria, Philippe Richard et leurs vingt doigts. |
Genty,
perfectionniste entre tous, est venu à Soissons régler longuement sa mise en
scène. Trois séances ont été prévues pour recevoir tout le monde. La solution n’a
pas plu partout, mais ceux qui ont vu le spectacle sont tombés sous le charme
et devant son punch.
Les
premières lumières découvrent un grand personnage sans tête, une boîte sur la
poitrine qui contient une tête vivante. Cette image d’autorité paternelle capricieuse
pèse sur l’histoire d’une main partie comme Ulysse pour un voyage d’aventures
et de découverte.
L’impact
vient de l’ingéniosité du texte et des effets visuels. Les personnages sont
sommaires : une petite tête sur le doigt majeur, un bout de tissu sur la
main – que doit même enlever le héros devant un médecin. Ce condensé crée une
distance qui – c’est le rôle du théâtre – jette une lumière sur la nature
humaine, forte, fragile, parfois risible. Le spectacle finit sur une
réconciliation, lorsque deux mains osent s’enlacer, sous le regard du père. L'Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.