Confronter dans un même spectacle la musique classique, fixée
depuis sa composition, au jazz, dont l’ébullition créative a lieu devant nos
yeux et dans nos oreilles, c’est la bonne idée de base de « Le jazz et la
diva ». « Nous avons commencé ça
comme un jeu » explique Caroline Casadesus après le spectacle, parlant
de l’initiative prise avec son mari Didier Lockwood. Trois ans plus tard, ils
jouent encore devant des salles complètes, comme au Mail.
Sa voix de soprano lyrique s’adapte à tout, s’amuse de
tout, de la Traviata à la Didon de Purcell, même Maria dans « West Side
story ». Du violon truculent de Lockwood émerge un torrent de son qui ne
peut que faire penser à son inspirateur, Stéphane Grappelli.
Le rapprochement des deux modes fait des étincelles, entre
la netteté, la ligne mélodique du classique, et la gouaille, la provocation du
jazz. Cependant, le jazz a la part belle, car c’est chaque fois Lockwood qui
interrompt, détourne ou accompagne les airs planants de Casadesus.
Pour encadrer ce combat musical, les deux musiciens s’engagent
dans une longue scène de ménage. Caroline, excédée par les frasques de Didier,
son entêtement à s’encanailler avec les partitions, essaie de raisonner ce
gamin infernal.
Leurs échanges n’évitent pas toujours les minauderies d’un
côté, le cabotinage de l’autre. Mais surtout, le spectacle démontre que la
formalité du classique s’accorde bien avec l’informalité du jazz. Derrière leur
désaccord simulé, Casadesus et Lockwood font bon ménage.
L’Union
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