«
Sermons joyeux », deuxième pièce
de Jean-Pierre Siméon pour Voies off, est dense, complexe, en un mot poétique. «
La poésie est une transgression dans le langage - c'est-à-dire une drôle de façon
de parler ! », explique-t-il.
Le spectateur peut être dépassé par ce concentré de
sens. Heureusement, il y a un corps, une voix pour servir d'intermédiaire.
L'acteur Michel Boy livre ces anathèmes, plaidoiries, arguments - même une
chanson - sans cabotiner. Il les interprète plus qu'il ne les « joue ».
Sa clarté est complète. Croisé ailleurs, spectateur lui-même du festival, il
parle du théâtre.
Pourquoi une impression que certains acteurs «
font semblant » ? « Il y a des rôles où l'aspect social, les gestes,
sont plus importants. Pour les sermons, c'est le texte qui porte tout. » Un
acteur se distingue dans un rôle par ce qui est unique en lui-même. « Les
cours privés s'occupent de la toute petite partie émergée de l'iceberg. Ils
sont très efficaces, et ça marche bien pour la télévision. A la rue Blanche (ndlr : célèbre cours de théâtre parisien)
nous, professeurs, avions les élèves cinq heures par jour, cinq jours par
semaine, pendant cinq ans. Il y avait le temps d'explorer, faire sortir ce qui
est en chacun. »
Le décor des « Sermons » représente une
table après un dîner. Michel Boy tient à ce que chaque verre soit à sa place. «
Il y a la mémoire du corps pour un acteur. J'ai besoin de m'y retrouver chaque
fois. » Ainsi, il arrive à « vivre » onze spectacles, dans sa tête
et dans son corps.
L’Union
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