Après
des années de voyages en famille avec trois fils, Mieke est partie seule cette
fois. Les usures du quotidien et une maladie lui avaient érodé ses moyens. « J’avais
besoin de retrouver ma propre force, relever un défi. » Son voyage a
commencé dans l’Est, dans des endroits connus mais qu’elle contemple cette fois
seule. Une cousine dans la vallée de la Crise offre une pause campagnarde. La
paix l’étonne : « Notre maison est tranquille, mais ici le silence
est… tellement grand ! »
Mieke Vennekens à Villeneuve-sur-Fère |
Mieke,
née dans un village du Limbourg, province néerlandaise orientale, vit près
d’Arnhem. Elle a enseigné les arts plastiques aux enfants en difficulté. Après sa
maladie elle entreprend l’aventure de la céramique, quitte son travail et anime
des ateliers de poterie. Pourquoi la céramique ? « J’aime la
matière primitive, manier la terre. » Elle montre trois petits bols,
de tailles différentes, fragiles comme une demi-coquille d’œuf, et que les
bougies chauffe-plat font déborder de lumière.
A
Soissons elle visite la cathédrale, l’exposition de poteries africaines à
l’Arsenal, puis fait une excursion par le château de Fère, la Hottée du Diable aux
rochers travaillés comme des sculptures abstraites, et Villeneuve-sur-Fère,
village natal des Claudel. Mieke apprend que Camille avait un frère, Paul,
comme avant on apprenait que Paul avait une sœur.
Sa
traversée de la France en solitaire ne la rend que plus conviviale : Mieke
aime rire, et n’est jamais à court de répliques dans une conversation. D’ailleurs
avec sa cousine tout se dit dans le patois limbourgeois de leur enfance.
Après
le Soissonnais ce sera la Normandie. Quelques jours sur la côte, et elle
remonte au pays. Le défi aura été relevé avec éclat. Il ne restera que les
défis du quotidien retrouvé.
L’Union
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