Deux
jours plus tard, devant leur mobile home près de Vic-sur-Aisne, alors que les
parents déchargent les provisions, les deux aînées se prêtent avec aplomb à
l’entretien. Oui, elles sont dans telle classe à l’école. Oui, elles s’amusent
beaucoup à la « fun station » du camping.
Paul
et Sian les rejoignent. Sian, galloise de naissance, et fière d’être
irlandaise, soutient tout de même l’équipe de rugby de son pays natal. Paul,
ancien rugbyman, a l’allégeance plus simple.
Sian
est mère au foyer dans Prosperous, un village près de Dublin, foyer de
l’insurrection de 1798 contre les Anglais, pour laquelle les Français ont prêté
une main. Paul travaille pour une société de logiciels allemande.
Ils
ont parcouru les villages autour de Vic, et les trouvent beaux. Ils aiment les
marchés, si rares en Irlande pourtant bien rurale, et reviendraient volontiers à
Vic, après ce quatrième voyage en France. Ils trouvent les gens du camping et du
pays d’un abord agréable, mais ont remarqué surtout la gentillesse des….
Parisiens. « Avec nos deux poussettes, il y avait chaque fois quelqu’un
pour nous aider dans le Métro. »
Paul
va régulièrement en Allemagne, et même au camping vérifie régulièrement son
portable. Avec quelques mots de français à eux deux, ils sont à l’aise. Il est
loin le temps où les Irlandais s’aventuraient avec trépidation sur ce
« Continent » si étrange. Autrefois, seule l’émigration, avec ses
déchirements, les faisait quitter leur île ; aujourd’hui, les Irlandais
voyagent pour le plaisir, puis rentrent chez eux, contents d’y être.
Et
le « non » irlandais ? « Un collègue allemand m’a
entrepris à ce sujet. » Paul et Sian contestent l’idée que l’Irlande,
pour avoir profité de son adhésion à l’UE, devrait accepter avec gratitude ce
qui lui paraît inacceptable.
L’Union
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