Parmi les
déçus du « café philo » de la rue Charpentier doivent figurer ceux
qui y espèrent en rentrer avec la réponse à la question du mois : « Savons-nous encore nous
amuser ? » Ils veulent pouvoir dire soit « oui » soit « non »,
des preuves à l’appui.
Ce n’est pas comme cela. Certes, Emmanuel Mousset,
philosophe de Saint Quentin venu animer la séance, lance le débat en déclinant
la question : l’amusement est-il une perte de temps ? est-il réservé
aux enfants ? peut-on s’amuser tout seul ? Mais il est comme un guide
qui indiquerait un chemin balisé, alors que les randonneurs se dispersent aussitôt
dans les sous-bois. Toutes les pistes sont bonnes. Un participant a une phrase
à dire ; l’autre se saisit du micro et ne veut pas le lâcher ; un
autre a un discours construit à tonalité freudienne. S’amuser est-ce se
distraire de la mort ? Les amusements du passé étaient-ils plus collectifs ?
Chacun donne son avis.
On aura compris, aucun consensus n’est obtenu, et ce n’est
pas le but. Cette démarche philosophique sert à secouer les idées, à rendre
intrigant ce qui pouvait paraître banal. Le café philo fait venir les gens avec
une question, et les renvoie avec un questionnement. D’où son utilité citoyenne
et démocratique.
L’Union
Sous
l’œil bienveillant d’Emmanuel Mousset (à gauche), Nathan Lahaye fait son
baptême de café philo.
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