« Danser
c’est comme se battre » dit-on de la danse irlandaise,
pointant sa combativité : « Epoustoufle-moi,
que je te sur-époustoufle ensuite ! »
Cet élément est porté au
paroxysme dans « Che Malambo », spectacle de danse traditionnelle
argentine. Le chorégraphe, Gilles Brinas, y voit un reflet dans le corps des
« gauchos » de rythmes acquis en vivant, dormant et mangeant sur leurs
montures. Descendus à terre, ils s’affrontent, essaient de dépasser tout le
monde en vigueur, fougue, dextérité. Les talons martèlent le sol, produisant
les célèbres « zapateados ». Ils sont accompagnés aux
« bombos », tambours argentins. Parfois, un danseur fait tourner des
« boleadoras », deux cordes attachées à des pierres qu’il fait cogner
par terre. Paradoxalement, en tourbillonnant les cordes prennent la lumière
comme de fragiles ailes de gaze. Les percussions sont le seul accompagnement
sonore.
L’effet de cette
déferlante d’énergie à été électrisant pour le public du Mail – même dans une
salle à moitié vide, alors que la troupe joue habituellement à guichets fermés.
Le spectacle progresse,
de rivalités pleines de morgue à une célébration finale, chacun poussant les
autres à des exploits encore plus démesurés. Comme pour « Celtic legends »
l’année dernière, des micros sur la scène amplifient le bruits des coups de talon.
Mais l’authenticité n’est pas en doute. Brinas précise que sa chorégraphie
vient du vocabulaire traditionnel du Malambo et du talent personnel de chacun
des quatorze danseurs.
L’Union
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