Guy
naît près de Fontenelle en Thiérache. Son père, qui exploite une petite ferme
appartenant au Comte de Paris, et qui a été empêché de faire des études, veut
que ses enfants rompent avec l’idée « qu’il fallait rester où on
était ». Après la classe unique et le cours complémentaire, comme on
appelait alors le collège, Guy entre à l’Ecole normale à quinze ans, pour
devenir instituteur, comme son frère.
A
sa première école il fonde déjà un club de volley, sport qu’il pratique jusqu’à
être président pour la Picardie. Suivent des postes en Thiérache puis près de
Laon, et il commence son action dans la Fédération des œuvres laïques. En 1984
il est nommé directeur du château de Beauregard, pour redresser la situation
par des stages sportifs et formations. Après cinq ans il redevient
« instituteur titulaire remplaçant », basé à Belleu mais en constant
déplacement. Deux ans de montage de dossiers pour des enfants handicapés, une
dernière année de classe à contrecoeur, et c’est la retraite.
Guy Thomas dans son jardin de Belleu. |
Un
engagement sous-tend tous les autres : le mouvement socialiste. Jamais
candidat, toujours militant. « Aux dernières présidentielles j’ai fait
plus que jamais campagne, de peur de voir se passer ce qui, en effet, se passe
actuellement ! »
D’où
vient ce goût pour l’associatif ? « Il y a la chaleur humaine
d’une association ».Servir ? « C’est un bien grand mot,
mais ça aussi. » Pour lui, l’Amitié franco-allemande permet de « s’ouvrir
aux autres peuples : quand on connaît, on n’a plus peur de l’autre ».
Est-ce
pour s’être tant activé parmi des jeunes qu’il garde un air d’écolier enjoué et
rieur ? Parlant dans l’ancienne maison d’instituteur qu’il habite avec sa
femme à Belleu, Guy Thomas est la bonhomie même. Mais il n’est pas naïf, et
porte un jugement sévère sur ceux qui agissent déloyalement ou par intérêt.
Il
regrette le conservatisme de sa Thiérache natale – où le nom
« Thomas » pousse comme les haies autour des pâtures. « Les
paysans votent pour ceux qui les exploitent. » Il conclut l’entretien
en militant qui ne se cache pas. « Je colle toujours mes affiches en
plein jour. »
L’Union
Guy
Thomas dans son jardin de Belleu.
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