La saison de la danse a
démarré vigoureusement au Mail, avec le « Ravel Project » du Pascal
Rioult Dance Theater, une dizaine de danseurs, la plupart américains, dans quatre
ballets chorégraphiés et dirigés par Pascal Rioult. Cet ancien athlète tourné
vers la danse, et devenu premier danseur dans la compagnie Martha Graham, a
fondé sa propre troupe en 1994, dans la tradition de la danse moderne
américaine.
Les danseurs s'étirent après le spectacle. |
L’élan
des danseurs, et le plaisir évident de leur public dans la grande salle,
viennent de la nature suprêmement physique de leur style. Loin du ballet
classique, dont la grâce et la fluidité effacent toute apparence d’effort, cette
danse assume sa force, sans jamais devenir seulement athlétique.
Le
second ballet de la soirée, « Wien », devenu la signature de la
troupe depuis sa composition, incarne cette approche au plus fort. L’élégance des
couples qui tournent est continuellement cassée par une violence qui éclate en gestes
tueurs. « La valse » de Ravel fusionne avec cette vision de la
société viennoise avant la guerre, sa surface captivante constamment fracturée,
son rythme voluptueux interrompu.
Une
autre image qui restera est celle de l’héroïne de « Prelude to
night », passée à travers la violence (encore elle !) de la maladie,
et qui plane longuement en l’air, tenue par quatre danseurs, libérée enfin de
sa souffrance, par la guérison, par la mort, nous ne saurons pas.
L’Union
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