L’un joue « Le beau
Danube bleu » et l’autre court autour du piano, arrive au clavier, re
prend la partition, alors qu’à son tour le premier prend
ses jambes à son cou. Ainsi de suite, alors que nous, nous entendons une
interprétation sans couture.
Comme
le « Cabaret Mozart » en 2006, mais devant une salle rajeunie, « Duel »
prend la musique comme prétexte à un spectacle burlesque. Dans l’affrontement
entre le pianiste Paul Staïcu, petit paquet de nerfs qui débite son roumain
maternel à cent à l’heure, et le violoncelliste et français Laurent Cirade,
grosse brute qui éructe plus qu’il ne parle, tout est ridiculisé sauf l’amour
de la musique. S’envoyant des coups, s’insultant, se culbutant, ils jouent en
même temps une anthologie d’extraits de compositeurs grands et petits.
Ces
spectateurs qui jouent « Pour Elise » en pianotant
précautionneusement auront été soit enchantés soit découragés par cette aisance
flagrante à jouer des torrents de notes tout en faisant des acrobaties (deux
mains sur le clavier, mais l’une est de Paul et l’autre de Laurent, tandis que
les deux autres mains jouent le violoncelle).
Ils
révèlent leur formation classique en interprétant sans plaisanterie
l’« Elégie » de Fauré, moment d’ardeur vite rattrapée par la dérision
régnante.
Certes,
ce sont des musiciens avant d’être de fins clowns, mais leur sens de l’humour
emporte tout, et la salle les a suivis avec enthousiasme.
Ils
doivent jouer « Duel » en Iran. Tel quel ? « Sans la
bouteille de whisky sur le piano » répond Laurent Cirade, « C’est
exigé. » L’ivresse n’en sera pas moindre, on compte sur eux.
L’Union
Le paquet de
nerfs Paul Staïcu et la grosse brute Laurent Cirade reviennent à eux après le
spectacle.
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