L’association
s’attaque à deux gaspillages. Les ordinateurs se démodent : le changement
d’Windows XP à Vista rend obsolètes des réseaux entiers. D’autre part, les
personnes handicapées peinent à rentrer dans le monde du travail. Thomas Dubois
recrute ceux-ci pour recycler ceux-là.
Thomas
a du mal à s’éloigner de ce quotidien pour parler de lui-même, d’une vie trop remplie
d’événements, d’intérêts pour être détaillée ici.
Sportif,
il volait en planeur encore adolescent. Plus tard il apprend à piloter, mais
s’arrête quand un ami meurt dans un accident. Il devient pilote automobile, et
court dans des rallyes partout. Comme dans sa carrière, il admet l’assurance
qui lui a donnée son milieu social.
Il
naît dans une famille de meuniers depuis six générations, près de Vendeuil. Après
l’école il suit des études de meunier à Paris, interrompues par le service
militaire. « Une année agréable sous terre, à la base aérienne de
Taverny. »
Les
études terminées, il rentre au moulin. Mais l’affaire familiale se désintègre et
les « droits d’écrasement » sont vendus. Thomas se tourne vers la
fabrication de semoule à partir de pâtes, mais l’activité ne résiste pas à la
concurrence des gros.
Après
deux ans sans travail, il devient commercial dans une entreprise de surgelés. Sa
satisfaction est broyée lors de la reprise par une multinationale. Y travailler
devient pénible.
Des
accidents cardiaques – « Toujours en déplacement, je fumais, je
buvais… » - le forcent à s’arrêter. Mais rester inactif est
impensable. « Je disais à la Sécu que je finirais chez les fous à
Prémontré. » Il rejoigne un organisme d’insertion et, en juin 2007,
Recycl’Aisne s’ouvre.
Thomas
Dubois mène son action en entrepreneur tenace. Son engagement associatif va
avec un sens des affaires. La générosité doit être efficace.
L’entretien
prend fin. « Ne parlez pas trop de
moi » dit-il en partant.
L’Union
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