Elle
est aumônière depuis un an, après la mort soudaine de son mari d’un infarctus. A
nouveau, elle est catégorique : « Ce n’est pas parce que je suis
veuve et que je n’ai rien de mieux à faire, comme beaucoup le pensent. »
Elle
est élève infirmière au moment de cette mort. « Je vivais avec mon mari
et nos quatre enfants dans une grande maison de conte de fées, et j’avais
décidé de reprendre des études. Quand il est parti, j’ai voulu continuer. J’ai
eu même des moments d’euphorie, à pouvoir tout gérer, les études, les enfants,
la maison. » Puis la femme qui s’occupe des enfants s’en va. « Du
jour au lendemain je n’avais personne pour me seconder. » Elle arrête
pour un an, s’effondre même. C’est alors qu’elle est sollicitée pour devenir
aumônière à l’hôpital, à la tête d’une équipe. Elle accepte. « Etre
dans le deuil est un piège. Il faut en sortir. »
Née
à Lille, Anne-Sophie a grandi à Cambrai. Plutôt une littéraire, elle fait
langues appliquées en faculté, à Valenciennes et en Allemagne. En 1993 elle
obtient un poste de professeur à Soissons pour un an, reste quatre, et rencontre
son mari, collègue dans le même établissement. Avant de se marier, ils assistent
à une réunion de catholiques charismatiques dans le Sud, et elle a une
expérience visionnaire qui transforme et renforce sa foi. Anne-Sophie détaille
son éblouissement avec autant de naturel que si elle racontait un dîner dans un
restaurant.
Son
rayonnement vient de sa confiance en la vie, son insouciance par rapport aux
questions matérielles. La nouvelle maison est accueillante et confortable, mais
elle ne s’y attachera pas.
Anne-Sophie
ne nie pas la souffrance, comprend la révolte : « La mort est
naturelle, pas ses circonstances. » L’aventure qu’elle vit ne crée pas
un bonheur béat. Après avoir été disponible pour les autres toute la journée,
elle a besoin le soir d’être seule. Mais c’est alors qu’elle l’admet : « Je
souffre de la solitude. » C’est un de ces paradoxes qui font la trame
de la vie.
L’Union
Bonsoir Anne, je viens de lire le texte ci-dessus, te concernant. Tu es une sage, tu es rentrée dans ma chambre le 10 octobre 2017 tel un ange entre dans dans un endroit qu'il connait. Je t'apprècie pour ce que tu es. Je pense beaucoup à toi. j'ai tant de choses à te dire, tu as la foi.
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