D’habitude, Jeannine Haibe accompagne des
groupes scolaires à travers l’exposition du sculpteur Philippe Garel à
l’Arsenal. Pour une fois, l’animatrice pédagogique a reçu des femmes venues du
Centre d’hébergement et d’réinsertion sociale de Soissons.
Munies de ses explications, elles ont
contemplé, commenté – et photographié sur leurs portables – ces œuvres, qui
détournent des objets quotidiens pour en élaborer d’autres, hors du temps. Une
commode Louis Quinze est faite de casseroles, couvercles et d’autres objets de
récupération. Priscilla est la plus rapide à identifier l’origine des
composants : jante de roue, vieille passoire, capsules de bouteille. C’est
normal : « Mon père est ferrailleur. »
A quoi cela sert que celles dont les circonstances
pratiques sont souvent ardues côtoient des choses qui n’ont aucune utilité
pratique ? Au fait, l’art produit ici un de ses effets essentiels :
en faisant dévier le regard porté sur la réalité, il donne le pouvoir de
prendre une distance, de voir une autre lumière. Evidemment, l’humour de Garel aide
le processus.
L’Union
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