En arrivant à Montgobert, la famille
Rogers invite tout le village à venir prendre un verre, dans le moulin qu’elle
a louée. « Une seule personne est
venue ». Cinq ans après, Barbara Rogers admet son erreur. « Ce n’est pas comme cela que ça
fonctionne en France. »
Née et élevée en Irlande, près de
Dublin, elle la quitte après ses études universitaires : « Comme tout le monde alors – il n’y
avait pas de travail. » A Londres elle travaille dans le management,
rencontre et épouse Alun, programmateur financier qui porte ce prénom nom
gallois à cause de sa mère, son père étant jamaïquain. Ils s’installent à St
Albans, ville prospère au nord de la capitale. Ils ont deux filles, Hazel et
Ifa.
Barbara Rogers avec Gerald, Ifa et Hazel |
« Quand
j’ai su que j’attendais un troisième enfant, je ne supportais pas l’idée de
recommencer le cycle dans cet endroit bourgeois et matérialiste, où les seuls
sujets de conversation étaient l’argent et la comparaison des écoles. »
Ils décident du jour au lendemain de
louer leur grande maison, s’installer pour un an dans l’Aisne et envoyer les filles
à l’école du village. Alun y vient à chaque fin de semaine « d’abord par Easyjet, à présent par Eurostar ».
Barbara donne des cours d’anglais,
d’abord à Compiègne, puis à Soissons. « Je
suis émue par l’acharnement à apprendre cette langue incontournable, que j’ai
reçue en cadeau en naissant en Irlande. »
Décidée à prolonger
l’expérience, ils achètent une maison dans une des étroites rues en pente de
Montgobert. C’est là que Barbara, entourée de Hazel, Ifa et Gerald, raconte avec
verve son apprentissage de la France. « Au
début, je trouvais ça fou, que les magasins ferment à midi. Comment faire mes
courses ? » Mais elle apprécie la vie du pays. « Il y a une culture ici. Les gens sont
stables, pas motivés seulement par l’argent comme en Angleterre. »
Parmi ses multiples engagements
et contacts, elle devient trésorière de l’Association des trois Dumas et pour
la sauvegarde du vieux Villers. « J’aime
faire des choses, j’ai énormément d’amis très divers. »
Elle quitte le salon pour
faire le thé, et Ifa raconte en riant son arrivée à l’école. « Je croyais que le préau c’était
l’école, comme en Afrique. Je pleurais dans la cour, puis le maître arrive – et
il me parle en anglais. »
« Cette expérience a tant apporté à notre famille. » Résultat : ce qui devait être un épisode dépaysant
est devenu une aventure sont aucune fin n’est prévue.
L’Union
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