Bernard Perrou en a
l’habitude. Il trouve un thème, l’explore longuement en prenant des photos,
puis les fait voir au public. Après les monuments aux morts et la narquoise
« Société d’information » déjà présentés à la Bibliothèque, il y revient
avec « Couleurs d’automne », une série de natures mortes.
« Je les ai
composées comme des tableaux »
explique-t-il. Ainsi il a trouvé des feuilles, des pétales, des tiges, des
fruits, en a fait des compositions sur du papier gris foncé, et les a photographiées
dehors, à la lumière du jour.
Bernard Perrou discourt
volontiers sur l’art et la technique de la photo – cette exposition représente
son passage partiel de l’argentique au numérique – et sur la philosophie qui la
sous-tend. « Comme pour Saint Exupéry, il s’agit de faire voir
l’invisible. » Pour cette exposition, il le fait en forçant un regard nouveau
sur ce qui pouvait paraître seulement le détritus de l’été. Des feuilles de
ginkgo s’étalent comme de petits éventails abandonnés, des pétales de rose
prennent une texture de bois. Les petites taches noires sur une feuille sont
soudain éloquentes au sujet de la mort naturelle. N’est-ce pas une fonction de
l’art sous toutes ses formes, que de nettoyer la perception du spectateur et
lui permettre de voir à nouveau ce qui est faussement familier ?
L’Union
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