Il
y a un charmant paradoxe entre les dorures joliment défraichies de la chapelle
Saint Charles et le combat que mene Malika Bellaribi-Le Moal, pour sortir
l'opéra d'un cadre compassé et le rendre vivant pour les publics populaires (voir
l’Union du 16 octobre). Mais « Samson et Dalila » s’y est intégré
sans rien perdre de son originalité.
L’opéra était donné en avant-première, sans costumes ni mise en
scène, avec des solistes et un chef des chœurs venus de Paris, les chorales Adefram
de Belleu et « Opéra dévoilé » de Paris, accompagnés au piano et à la
clarinette. Vu la petitesse des moyens, les artistes amateurs, et son côté
improvisé, c’était un peu comme si nous prenions un petit chat sur les genoux
pour la soirée. Mais dès les premières notes, révélant la force avec laquelle
la partition puissante de Saint Saëns serait chantée. le minou s’est sauvé, et
nous nous sommes trouvés assis sur un tigre. Dans cet opéra qui ressemble à un
oratorio, les chanteurs étaient partout à la hauteur des passions exprimées. Le
hurlement final lorsque Samson fait tomber le temple était glaçant.
Les Parisiens s’étaient déplacés pour
l’occasion. En novembre-décembre, les Belleusiens iront à Paris, chanter
l’opéra une dizaine de fois.
L’Union
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