21/10/2009

Un cirque à la sauce zen


La question en entrant : les spectateurs venus voir les « Maîtres de Shaolin » avaient-ils vu le reportage assassin sur l’illustre temple aux actualités de France 2 la veille, dévoilant sa commercialisation outrée ?
La sur-représentation dans la salle d’hommes à l’allure athlétique et de garçonnets laissait supposer que beaucoup entendaient être époustouflés par les prouesses physiques, sans se soucier de pureté spirituelle. C’était le célèbre « kung fu de Shaolin », synthèse d’autres écoles, qui allait compter.
Certes, il y avait la bande sonore sirupeuse, la présentation théâtralisée (mais nous étions dans un théâtre !), et le long entracte pour la vente d’artisanat (pour une fois, pas besoin de retourner les articles pour voir s’ils étaient faits en Chine).
Mais il restait les corps, la grâce des exercices de Qi Jong et surtout, surtout les démonstrations de kung fu. Ce spectacle est un cirque, avec ses numéros, individuels or de groupe. Peu importe le cadre frelaté, car il permet au corps humain d’incarner la plus extrême agressivité sans perdre sa beauté plastique. Le kung fu pointe la différence entre cette beauté-là et la laideur de la violence.
La qualité de ces « maîtres » ? Jonathan Le Loos, un adepte, n’hésitait pas : « Si vous jouez au foot, c’est comme voir Zinédine Zidane. »
L’Union
Des spectateurs tentent en vain d’arracher une coupelle qu’un moine tient avec les muscles du ventre.

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