Agnès Jaoui, artiste multi-talentueuse s’il
en est – comédienne, metteur en scène, scénariste – est venue au Mail chanter,
à l’occasion de la sortie de son album « Dans mon pays ». La musique est
surtout « latino », avec même un numéro en « ladino »,
qu’elle appelle « le yiddish des
juifs ashkénazes ».
Elle invite le public au « plaisir d’être tristes
ensemble ». En effet, les chansons puisent souvent dans la souffrance et
le dépit de femmes délaissées. D’autres parlent de la nostalgie des exilés. La
chanson-titre, écrite par Jaoui, évoque un pays inimaginable où « les
amoureux sont protégés ».
Elle est accompagnée par « El quintet
oficial », six musiciens – si ! – venus pour la plupart d’Amérique
latine. Entre les chansons elle intercale un discours aimable mais décousu,
parfois laborieux. Aurait-elle mieux fait de le gommer ? En fait, ses
remarques servent à mettre une distance entre cette artiste française et ses
chansons en espagnol ou portugais. Elle interprète ces autres cultures pour son
public. Quand un des musiciens intervient dans un numéro de flamenco avec une
voix rauque et authentique, la salle est saisie.
Une soirée triste, alors ? Le
paradoxe de la musique est de pouvoir exprimer la plus grande douleur, et
d’émouvoir ceux qui l’écoutent, sans les accabler.
L’Union
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