Pour « Garrick »
une bonne centaine d’accessoires se donnent en spectacle. Il y a le
« grille-main », grille-pain pour tester la fortitude – chancelante –
d’un fakir ; le mouchoir ensanglanté devenu tour à tour ballon qui rebondit,
masse qui tombe, objet qui s’envole dans les coulisses (sur un
élastique ?) ; l’urinoir dessiné à la craie sur un tableau noir par
un monsieur qui s’en sert bruyamment.
Ces objets coopératifs
ou récalcitrants sont maniés par trois mimes de la troupe catalane Tricicle,
déjà venue à Soissons en 2007 avec « Sit ». L’un est d’une fluidité
corporelle éblouissante, un autre joue le grand dadais au sourire idiot, le
troisième est le sosie de… Patrice Chéreau.
Le titre vient d’une
anecdote sur l’acteur anglais du 18e David Garrick. Un médecin envoyait ses
patients le voir pour les guérir d’une dépression. Ce spectacle entend
illustrer quelques uns des milliers de façons de rire. Le « rire
grinçant », par exemple, est généré en grattant une ardoise avec l’ongle.
Les blagues restent peu
structurées. « Sit », l’histoire de la chaise, avait un thème plus
soutenu, commençant avec l’homme des cavernes, occupé à se dépouiller (et à gober
ce gibier), et qui découvre que la vie est plus confortable avec un tronc
d’arbre entre le sol et ses fesses.
Tricicle est loin de
l’humour poétique, mélancolique, du mime Marceau. Le clown triste est absent,
sauf lorsque la bande sonore raconte un homme accablé venu chez son médecin.
« Allez donc voir Garrick. » « Je suis le seul en Angleterre à
ne pas pouvoir le faire : je suis Garrick. »
L’Union
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