La
transformation de l’Arsenal d’altière salle de concerts classiques en cave à
jazz laisse intacte une chose : la place centrale de la musique.
Transformation il y a. A la retenue des musiciens et des auditeurs de
Haydn et Bach succède l’exubérance des jazzmen et leurs amateurs (les deux
publics se recouvrant en partie). L’ambiance policée, avec une distinguée flûte
de champagne pour des privilégiés après le concert, fait place à un contexte
plus détendu, avec la bière pression en vente au fond de la salle. L’acoustique
créée par la haute charpente est annulée par les haut-parleurs au volume
intimidant.
Médéric Collignon, aux airs de rocker, est une boule d’énergie et de
créativité, ce qui rend sa musique vibrante et constamment inattendue. Il joue
son cornet à pistons fétiche qui ressemble à un ancien klaxon, mais sa musique vient
autant des bruits que des sons. Il tape, hurle ou – sa spécialité – « multivocalise ».
La musique qui en résulte a collé le public sur les chaises jusqu’à près de
minuit.
« Que le son soit :
Sois-sons » dit-il en préambule, et dénonce les OGM en passant. Cela
aussi ressemble peu aux musiciens classiques. Il reste que, avant comme après
ce changement à l’Arsenal, la musique y apporte toujours l’ivresse de la poésie
dans la prose quotidienne.
L’Union
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