21/02/2010

Collignon : un bruiteur de génie à l’Arsenal


La transformation de l’Arsenal d’altière salle de concerts classiques en cave à jazz laisse intacte une chose : la place centrale de la musique.
Transformation il y a. A la retenue des musiciens et des auditeurs de Haydn et Bach succède l’exubérance des jazzmen et leurs amateurs (les deux publics se recouvrant en partie). L’ambiance policée, avec une distinguée flûte de champagne pour des privilégiés après le concert, fait place à un contexte plus détendu, avec la bière pression en vente au fond de la salle. L’acoustique créée par la haute charpente est annulée par les haut-parleurs au volume intimidant.
Médéric Collignon, aux airs de rocker, est une boule d’énergie et de créativité, ce qui rend sa musique vibrante et constamment inattendue. Il joue son cornet à pistons fétiche qui ressemble à un ancien klaxon, mais sa musique vient autant des bruits que des sons. Il tape, hurle ou – sa spécialité – « multivocalise ». La musique qui en résulte a collé le public sur les chaises jusqu’à près de minuit.
« Que le son soit : Sois-sons » dit-il en préambule, et dénonce les OGM en passant. Cela aussi ressemble peu aux musiciens classiques. Il reste que, avant comme après ce changement à l’Arsenal, la musique y apporte toujours l’ivresse de la poésie dans la prose quotidienne.
L’Union

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